Graphiste, qu’est-ce que c’est ?

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Graphiste ou infographiste

C’est quoi le différence ?

Ce sont tous les deux des professionnels de l’image et de la communication, ils conçoivent des supports de communications dans le but de promouvoir une entreprise, un produit ou un service.

Un graphiste travaille à la main, avec des outils traditionnels alors qu’un infographiste travaille avec les outils informatiques… Non, en fait les termes permettaient, à l’époque de l’arrivée des logiciels de PAO (Publication Assistée par Ordinateur) de différencier l’infographiste du graphiste mais de nos jours la frontière est mince entre les deux activités.

Le graphiste a une approche artistique et il bien souvent suivi une formation aux beaux-arts, il conceptualise, c’est un créatif avant tout.

L’infographiste a une approche plus technique d’un projet et il a bien souvent suivi une formation sur les logiciels de production graphique, c’est un technicien.

Pour résumer, le graphiste est l’inventeur et l’infographiste l’ingénieur… Mais quand on regarde de plus près, surtout dans le monde des indépendants, chacun est obligé de faire un peu de tout.

ordinateur de graphiste

Les frontières sont de plus en plus floues entre ces deux métiers et ont même quasiment disparues. Il y a confusion des genres et plus personne ne sait qui fait quoi, le terme « graphiste » est devenu général et tout le monde l’utilise. Dans le monde du graphisme, quasiment tout le monde utilise l’ordinateur et certains n’utilise plus que cela (j’utiliserai donc le terme « graphiste » pour la suite de l’article).

Le graphiste doit pouvoir réaliser un fichier techniquement exploitable par son client (créer une superbe affiche c’est bien mais qu’elle soit imprimable c’est beaucoup mieux), le graphiste indépendant doit donc avoir des compétences techniques d’infographiste pour que son client puisse reproduire ses travaux.

L’infographiste indépendant ne peut pas se permettre d’attendre qu’un graphiste ait créé le concept ou le croquis d’une affiche pour réaliser le fichier pour l’imprimeur. Il doit donc avoir des compétences en design afin de gérer un projet dans son intégralité.

En quoi consiste son travail ?

Le graphiste ou infographiste travaille les formes, les couleurs, les typographies afin de créer un visuel véhiculant le message de son client pour atteindre la cible qu’il souhaite. C’est un professionnel de l’image et de la communication, il est là pour vous aider à vous faire connaitre de vos clients, à faire connaitre vos produits ou à améliorer votre image de marque.

Il a plusieurs moyens à sa disposition pour y arriver, en continuant ou en améliorant ce que vous avez déjà mis en place ou en partant d’une feuille blanche et en créant une identité visuelle complète et adaptée à vos besoins.

Bref, on est tous payé pour faire du dessin toute la journée… le métier de rêve, ou presque

Un métier de rêve, il faut nuancer légèrement, c’est un beau métier mais contrairement à ce que pensent beaucoup de monde, il n’est pas si simple.

Un Mac et Photoshop, ce n’est pas 90% du boulot de fait…

Au-delà du fait que le graphiste fait le métier qu’il aime et qu’en plus il est payé pour ça…

Il y a une partie assez importante de son travail qui n’est pas du dessin, dans un premier temps il faut synthétiser les demandes, les besoins, la faisabilité de chaque projet et cela en respectant un budget et des délais établis (ou à établir ensuite). Toute ces étapes demandent plus ou moins de temps (de quelques heures à plusieurs jours en fonction du projet) et permettent d’établir un cahier des charges.

Le graphiste pourra, ensuite, estimer ce qu’il aura à faire et vous établira un devis qu’il vous fera signer en vous demandant, bien souvent, un acompte.

2 personnes discutent autour d'un contrat

Le devis signé est un contrat que vous passez avec votre graphiste, il protège aussi bien le prestataire (qui s’est engagé à réaliser les travaux listés dans son devis et dans un temps imparti) que vous-même (qui vous êtes engagé à fournir les informations et les fichiers nécessaires à l’exécution correcte des travaux ainsi qu’a payer la prestation du graphiste).

Il ne se mettra à travailler concrètement pour vous qu’à partir de ce moment-là. Travailler avec un graphiste devra se faire dans une relation de confiance mutuelle, a de nombreuses reprises (cela peut être spécifié dans le devis) le graphiste vous informera de l’avancée de ses travaux et demandera votre accord afin de passer à l’étape suivante.

Lorsque les visuels finaux seront validés, il restera encore au graphiste à réaliser des fichiers techniquement exploitables par d’autres prestataires comme les imprimeurs ou les développeurs web (il existe de nombreuses contraintes techniques à respecter suivant la destination du fichier). Le graphiste vous remettra les fichiers réalisés ou les travaux imprimés s’il s’occupe lui-même des impressions.

Il ne faut pas négliger les étapes de validations, si vous n’osez pas dire que cela ne vous plait pas… vous ferez perdre du temps au graphiste et à votre projet, se sera préjudiciable à tout le monde. À l’inverse, il est tout aussi préjudiciable à votre projet de tout faire modifier sans cesse (syndrome du modificateur compulsif).

J’adore ce que vous avez fait mais il faudrait changer la couleur, la typo et la mise en page…

Puis quelques jours plus tard…

Tout compte fait, la toute première version était très bien, on va tout reprendre à partir de celle-là

Tout le monde peut changer d’avis mais il faut être capable d’identifier ses besoins assez tôt dans le processus de création, le temps passé dans de mauvaises directions impactera forcément vos relations avec votre graphiste et le temps perdus ne se rattrapera pas. Un dialogue constructif est un atout essentiel pour que votre projet se déroule dans les meilleures conditions et que tout le monde en ressorte content.

Méconnaissance ou exploitation ?

Pour pouvoir allier ses compétences graphiques et techniques, le graphiste à bien souvent dû suivre des études ou des formations. Comme dans beaucoup d’autres métiers, me direz-vous.

C’est exact mais il existe une sorte de distanciation qui consiste, pour beaucoup, à penser que le travail d’un graphiste ou d’un artiste en général peut être exploité sans que cet artiste ne perçoive la moindre rémunération.

Faites d’abord le travail, nous verrons si ça nous plait après !

Pourquoi devons-nous payer pour des images alors que c’est gratuit sur internet ! (Cela marche aussi pour les polices de caractères et même pour les logos)

On ne peut pas vous payer mais ça vous fera de la pub !

Toutes ses petites phrases, en dehors du fait qu’elle soit blessante, montrent bien la façon de penser collective concernant ce qui touche à l’immatériel. Essayez d’appliquer cet état d’esprit envers un autre corps de métier…

Vous allez voir un plombier pour lui demander de refaire votre salle de bain, vous lui annoncez qu’il devra faire le travail et que si ça vous plait, il sera payé…

C’est impensable pour vous de faire cela, pourtant de nombreux artistes sont confrontés à ce genre de discours. Comme dans la plupart des métiers, nous avons des frais (les logiciels de création graphique, notre matériel informatique, notre matériel de dessin, …), mais le plus important est notre temps.

Le temps ça ne coûte rien ?

Tout comme dans n’importe quel autre métier, vous ne feriez pas appel à nous si vous pouviez le faire vous-même, notre temps est le plus précieux de nos atouts. Quand vous faites appel à un graphiste, il vous facture son temps.

Son temps inclus son savoir-faire, ses compétences techniques, sa créativité, sa capacité de synthèse et un petit truc en plus qui lui permet de conjuguer le tout pour faire des choses uniques et adaptées aux besoins de chacun.

Tout cela n’est pas très différent des autres métiers : vous n’allez pas demander à un pâtissier de réaliser une belle tarte aux fraises, prendre en photo sa tarte (en disant sur Facebook que c’est vous qui l’avez faite) et lui demander sa recette sans rien payer… Il faudra la payer, le pâtissier a consacré du temps pour la faire, il y a mis des ingrédients qu’il a payé à son fournisseur et il s’est servi de son matériel pour la préparer…

Pourtant certains clients indélicats se permettent ce genre de chose, peut-être est-ce dû à une méconnaissance de notre travail et du fait que cela ne nous « coûte que notre temps ». 

Je pense qu’une grosse partie qui est dû au fait du « tout gratuit » sur internet. Il faut savoir que ce qui est « gratuit » sur internet pour un usage personnel, devient payant pour un usage commercial. Et quand je dis payant, ce n’est pas quelques centimes… une seule image peut valoir plusieurs centaines d’euros (cela dépend de l’utilisation qui en sera faite). Les droits d’auteur et le graphisme

Pour en terminer avec l’analogie du pâtissier et de sa tarte aux fraises, les images et les typographies sont les ingrédients, les logiciels et notre matériel informatique sont le four, le piano et le matériel de cuisine. Le temps et les compétences sont nécessaires aux pâtissiers et aux graphistes pour exercer leurs métiers… Pourtant la perception du « travail fourni » n’est pas la même pour un pâtissier que pour un graphiste au regard de certaines personnes.

Combien ça coûte ?

Les graphistes sont rémunérés pour le travail qu’ils font mais aussi pour l’exploitation que vous en ferez. Ainsi une affiche réalisée pour une exploitation locale (département) coutera moins chère que la même affiche pour une exploitation plus importante (nationale). Cette différence de prix s’explique par ce qui s’appelle « la cession de droits ».

Pour faire simple, le graphiste qui vous fait une affiche en reste l’auteur mais il vous autorise a l’exploiter par le biais d’un cession de droits.

Si vous demandez à un graphiste de réaliser la composition de votre nouvelle carte de visite, vous aurez un fichier exploitable techniquement par un imprimeur professionnel (taille, résolution, couleurs, repères …). Vous aurez aussi une cession des droits d’exploitation pour ce fichier uniquement pour des cartes de visites imprimées à XXX exemplaires pendant XXX années (tout dépendra de la cession de droits que vous avez négocié avec le graphiste). 

Si vous utilisez le fichier à d’autres fins, premièrement vous n’en avez pas le droit mais surtout le fichier ne sera pas exploitable pour d’autres formats (du moins pas de manière optimale). Vous ne pouvez pas utiliser ce fichier pour faire une affiche ou vous en servir pour la couverture de votre page Facebook.

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Si vous utilisez le fichier de votre carte de visite pour imprimer une affiche A3, vous obtiendrez un résultat décevant (pixelisé, mauvaise proportions...) Avec un fichier adapté pour l'impression d'une affiche A3 le graphiste adaptera la mise en page en replaçant et en modifiant certains éléments.

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Même principe si vous utilisez le fichier pour votre page FaceBook, vous obtiendrez un résultat horrible. Cela nuira à la crédibilité de votre entreprise et à celle du graphiste qui vous a réalisé vos carte de visite (juste pour une petite économie...)

Demandez au graphiste qui vous a fait le fichier pour vos cartes de visites, de réaliser des fichiers pour une affiche A3 et pour l’habillage de votre page Facebook. Cela vous coûtera, certes, un peu plus d’argent que simplement les cartes de visites mais vous aurez des visuels exploitables et de qualité et surtout vous obtiendrez les droits de les utiliser.

Si vous utilisez ces fichiers à d’autres fins (au mépris de la loi et du contrat passé avec votre graphiste, tenter le coup en ne disant rien à personne ou en faisant l’ignorant). Vous risquerez alors des sanctions financière et une interdiction d’exploitation de l’oeuvre en question (article L 335-2 du code de la propriété intellectuelle). Vous pouvez être certain que le graphiste avec qui vous avez travaillé ira voir ou se renseignera sur l’utilisation des ses visuels pour votre communication. Ne serait-ce que pour avoir des retours sur son travail et le l’exploitation que vous en faites.

Pour être plus précis, en faisant appel à un artiste ou un graphiste, le travail qu’il réalisera pour vous sera à lui (loi française sur les droits d’auteur) mais il vous cédera les droits d’exploiter son œuvre par le biais d’un acte de cession (voir article droits d’auteur) dans lequel les conditions seront clairement indiquées. Cet acte protège aussi bien l’auteur que l’utilisateur, si tant est que tout le monde respecte ses engagements.

Il est possible à postériori de demander au graphiste d’étendre les modes de diffusions de son fichier, auquel cas, un autre acte sera rédigé. Le fichier qu’il vous avait remis ne sera peut-être plus exploitable tel quel et il vous fournira alors le fichier adéquat (à voir selon le cas).

Cet article n’a pas pour but de fustiger les clients ou de plaindre les graphistes, il apporte des éclaircissements sur les relations parfois tendues entre les graphistes et leurs clients.

Le fait que ce qui est gratuit pour un usage privé devient payant pour un usage commercial renforce l’incompréhension collective et la méfiance envers les métiers artistiques.

Il y a un énorme travail d’information à faire afin que tout cela devienne clair et surtout audible pour certains.

images issues de pexels.com et Catcoms.fr

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